đïž Sortir de l’emprise du mental : retrouver la paix au-delà de l’ego
Apprendre à écouter la voix du cœur plutôt que le bruit du mental.

Et si nos pensées n’étaient pas toujours celles que nous croyons être ?
Nous vivons une grande partie de notre existence “dans notre tête”.
Nous pensons, analysons, anticipons, comparons… jusqu’à nous identifier à ce flot incessant d’idées et d’histoires.
Peu à peu, le mental devient notre pilote automatique, façonnant une image de nous-mêmes faite de souvenirs, de croyances et de rôles : l’ego.
Cet ego n’est pas mauvais en soi — il nous aide à exister dans le monde, à affirmer une identité.
Mais lorsqu’il prend toute la place, il devient tyrannique.
Il nous enferme dans des schémas de peur, de manque, d’orgueil ou de dépendance, et nous éloigne de notre être véritable.
Ancienne perfectionniste et grande “penseuse de solutions”, j’ai souvent cherché à comprendre plutôt qu’à ressentir.
J’ai découvert qu’il est parfois nécessaire de cesser d’alimenter le mental pour retrouver le silence intérieur où réside la paix.
đ§© Le mental, entre mémoire et illusion
Notre mental n’est pas notre ennemi, mais il n’est pas non plus notre vérité.
Il est une
fabrique d’histoires, nourrie par nos expériences passées, nos blessures et nos conditionnements.
Il interprète le présent à travers ces filtres anciens, recréant sans cesse les mêmes émotions et les mêmes scénarios.
Le mental répète, là où la conscience crée.
Ainsi, l’ego — cette image que nous avons de nous-mêmes — se construit sur des identifications : “je suis fort”, “je suis nul”, “je dois être aimé”, “je ne mérite pas”…
Il veut se sécuriser, se valoriser, se comparer ou se limiter.
Il construit ainsi une identité à défendre ... pour se rassurer
ou bien il construit une identité réductrice ... pour s'adapter, se protéger et limiter l’exposition.
Et tant que nous croyons à ces histoires, nous restons prisonniers de nos propres pensées et du passé.
đ L’ego en excès ou en manque : deux faces d’une même illusion
L’ego se manifeste de deux manières : par excès ou par manque.
En excès, il se gonfle
: orgueil, cupidité, convoitise, gourmandise, besoin de contrôle, addictions…
Il cherche à combler le vide intérieur par la possession, la performance ou le pouvoir.
En manque, il se contracte
: manque d’estime, de confiance, de courage ou d’envie.
Il se sent inférieur, coupé de sa propre valeur.
L’ego démesuré et l’ego réducteur ne sont pas séparés : ils se nourrissent l’un l’autre dans un cycle psychologique classique :
- L’ego réducteur se sent menacé, insignifiant ou blessé → pour compenser, le mental peut créer des épisodes d’ego démesuré ou gonflé pour “rééquilibrer” la situation.
- L’ego démesuré, en revanche, attire souvent critique, rejet ou confrontation → ce qui alimente l’ego réducteur : sentiment d’infériorité ou de honte.
đĄ C’est comme deux faces d’un ressort : quand l’une s’étire, l’autre se comprime.
L’ego oscille entre
excès et manque,
arrogance et effacement, dans une danse intérieure souvent inconsciente.
Mais ces deux polarités viennent du
même oubli
:
đ celui d’avoir oublié qui nous sommes au-delà du mental, au-delà du personnage que nous croyons devoir incarner.
Et seul notre point de conscience externe en tant qu'observateur permet de sortir du cycle.
đ„ Reconnaître l’ego : la clé du retour à soi
La première étape pour se libérer de l’ego est de
le reconnaître.
Chaque fois qu’une émotion forte surgit — colère, jalousie, peur, honte —, elle signale une identification :
“Quelque chose en moi se sent menacé, blessé ou rejeté.”
En observant ces mouvements intérieurs sans les juger, nous cessons de les nourrir.
Nous sortons du piège psychologique et rompons la répétition inconsciente, reprenant doucement notre place de témoin : celui ou celle qui voit sans se confondre.
L’ego parle fort. L’être véritable, lui, murmure.
âš Voir sans combattre : la vraie alchimie intérieure
On ne dissout pas l’ego en le rejetant, mais en le reconnaissant pour ce qu'il est.
Comprendre ses mécanismes, c’est lui offrir la lumière dont il manque.
Chaque fois que nous observons nos peurs, nos désirs ou nos blessures avec lucidité et douceur, quelque chose s’éclaire.
Ce qui était inconscient devient vu
— et
ce qui est vu cesse d’avoir le même pouvoir.
Alors, le travail n’est plus de lutter, mais de
rester présent.
L’ombre se défait d’elle-même quand elle n’est plus nourrie par le jugement.
Ainsi, peu à peu, le “je” construit par le mental se détend… et laisse place à la simplicité d’être.
đ§âïž Revenir à la paix intérieure
Dès que nous cessons le narratif intérieur, ne serait-ce qu’un instant, un espace s’ouvre.
Cet espace est silencieux, vivant, libre de tout jugement.
C’est là que réside notre véritable nature : conscience, présence, équilibre.
Revenir à soi, c’est simplement cela :
- Observer sans analyser,
- Accueillir sans s’identifier,
- Laisser passer ce qui n’a plus besoin d’être retenu.
Alors, la paix ne dépend plus des circonstances extérieures.
Elle devient un état d’être, une demeure intérieure où l’ego s’apaise et où la vie peut à nouveau circuler.
đž Conclusion
Le mental et l’ego ne sont pas des ennemis à abattre, mais des outils à remettre à leur juste place.
En cessant de les laisser gouverner notre monde intérieur, nous retrouvons ce qui ne nous a jamais quittés : la conscience tranquille du cœur, une conscience éclairée.
C’est là que commence la vraie liberté — celle de penser sans être pensé, de vivre sans être emporté, et d’être sans avoir besoin de paraître.
“Le mental est un merveilleux serviteur, mais un terrible maître.” — Alan Watts
