Quand l’ego se nourrit : entre excès, manques et boulimie intérieure
Lorsque le mental et l’ego oscillent entre trop et pas assez pour se rassurer ou se protéger, il devient essentiel de revenir à la présence de l’être — là où naît le choix conscient.

L’ego est un personnage fascinant : parfois il se gonfle, parfois il se rétracte, mais il ne cesse jamais de vouloir protéger notre petit “moi”. Il agit comme un garde du corps maladroit ou comme un vigile du Moyen Âge: loyal, attachant, mais souvent à côté de la plaque. Il aboie au moindre bruit, confond un souffle de vent avec un danger réel, et s’agite pour nous défendre… même quand ce n’est pas nécessaire.
🐘L’ego démesuré et vorace : le trop
Quand l’ego se gonfle, il devient
démesuré, mégalo ou boulimique. Il cherche à accumuler : pouvoir, reconnaissance, biens, plaisirs, activités. Tout excès est bon pour combler le vide intérieur ou compenser le manque ressenti.
C’est le côté “je dois prouver que j’existe” : on se gâte, on se surmène, on consomme compulsivement — parfois même jusqu’à des excès alimentaires, comme la boulimie ou autres désirs incontrôlés. L’ego cherche à
se rassurer par l’extérieur, mais cette satisfaction est toujours fragile et temporaire.
🐭L’ego réducteur : le moins
À l’inverse, l’ego réducteur se contracte, se dévalorise, doute, se retire. Il se dit “je ne suis pas assez”, “je ne mérite pas”, “je suis nul”. Ces jugements ne sont pas des vérités, mais des
histoires que le mental répète pour se protéger,
pour
éviter le risque
de se ridiculiser ou de se faire mal.
Le manque intérieur déclenche souvent l’envie de compenser : c’est ainsi que le cycle revient vers l’ego démesuré et vorace. La boulimie, alimentaire ou psychique, est souvent
une tentative de combler ce vide.
🔁Le cycle boulimique de l’ego
L’ego oscille entre excès et manque, inflation et rétraction, dans un cycle répétitif :
- Ego réducteur → sentiment d’insuffisance → boulimie compensatoire → 💫ego démesuré.
- Ego démesuré → besoin d'affirmation et de plaisir → surconsommation → frustration ou échec →💫 retour à l’ego réducteur.
C’est un pendule intérieur, parfois épuisant, mais ce cycle a une fonction : protéger l’être, même maladroitement.
👀Observer et libérer
La clé pour sortir de ce cycle n’est pas de combattre l’ego, mais de l’observer avec humour et bienveillance. Reconnaître ses excès et ses manques, rire de ce garde du corps maladroit, apaiser cet égo buffet à volonté, comprendre que la boulimie est un signal et non une identité… voilà le début de la liberté intérieure.
Alors, la prochaine fois que vous vous surprenez à flirter avec cet égo débordant, prenez une grande respiration pour laisser passer le "danger" imaginaire, faîtes une pause et un pas de côté, buvez un grand verre d'eau et revenez à l'instant présent.
🌸 Nourrir l’être
Pour ramener l'équilibre entre ce trop et pas assez, il est nécessaire de remplir son espace intérieur de vie, plutôt que de s’empiffrer du buffet infini du savoir ou des douceurs réconfortantes de la nourriture ou autres artifices (oui, je sais oh combien cela est tentant !).
Respirer, faire des pauses, créer des moments de silence, écouter ses émotions… c’est ainsi que l’on ouvre la porte à l’être véritable.
Même si notre garde du corps maladroit continue d’aboyer à chaque souffle de vent, nous pouvons l’inviter à marcher à nos côtés, pendant que la conscience, grande prêtresse de notre sagesse intérieure, dirige la danse.
Car tandis que l’ego protège la vie, la conscience la fait fleurir.
C’est là, dans ce calme vivant et habité, que la vraie richesse s’épanouit — naturellement, sans excès ni compensation, simplement dans la plénitude de ce que nous sommes.
Revenir à l’être, c’est cesser de se remplir pour enfin s’habiter.
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